Cerveteri était considérée dans l'Antiquité comme « la plus prospère et la plus peuplée des cités d'Étrurie », ainsi que l'écrit l'historien grec Denys d'Halicarnasse. Cette cité, que les Étrusques appelaient Kaisra, les Romains Caere et les Grecs Agylla, est en effet emblématique de la grandeur de la civilisation étrusque : elle a occupé une place centrale en Italie et en Méditerranée tout au long du 1er millénaire avant J.-C. Ce sont ces quelques dix siècles d'histoire que l'exposition entend retracer : comment des communautés éparses ont progressivement formé une cité, comment cette cité ouverte sur la mer est devenue une des principales puissances méditerranéennes, et comment cette cité qui rivalisait d'importance avec Rome a finalement été dominée par cette dernière et absorbée au 1er siècle avant J.-C. dans l'Empire romain naissant.
L'histoire de Cerveteri et de ses habitants, les Cérétains, n'est pas connue seulement par les textes antiques : elle émerge peu à peu du sol depuis deux siècles. Les grandes fouilles menées en particulier au 19e siècle ont mis au jour une quantité de monuments et d'objets qui ont émerveillé les contemporains et qui ont trouvé leur place dans les plus grands musées - et notamment au Louvre. À ces découvertes anciennes, il est aujourd'hui possible de confronter les résultats des fouilles systématiques menées ces dernières décennies dans le cœur de la ville antique, mais également dans les nécropoles et sur tout le territoire de la cité. Cette confrontation inédite permet de dresser pour la première fois le portrait d'une cité qui, comme Athènes, Carthage ou Rome, fut l'une des grandes métropoles de la Méditerranée antique.